WACC ou Coût Moyen Pondéré du Capital : explication

Economies et FinancesWACC ou Coût Moyen Pondéré du Capital : explication

Le coût moyen pondéré du capital est un indicateur essentiel en finance d’entreprise. En interne, il contribue notamment à piloter la stratégie d’investissement et la gestion des créances de l’établissement. Ce facteur est également décisif pour l’évaluation d’une structure avant une entrée au capital, une fusion, une absorption… En effet, il permet de mesurer le coût des sources de financement de l’entité considérée. 

Qu’est-ce que le WACC ?

WACC vient de l’anglais « Weighted Average Cost of Capital ». En français, cette notion est traduite par « Coût Moyen Pondéré du Capital » ou CMPC. Elle désigne à la base le coût financier des sources de fonds d’une entreprise. Dans la pratique, l’indicateur renvoie au taux moyen de rentabilité escompté par les investisseurs. Ces financeurs incluent les contributeurs aux fonds propres et à la dette à long terme ou à court terme.

En général, une société utilise des fonds venant de ses capitaux propres et d’apports externes (dettes ou investissements). Certains établissements sont aussi capables d’ajouter l’autofinancement à ces sources. Cependant, la structure du capital d’une entreprise est souvent réduite à la dette et à l’equity (fonds propres). Le CMPC sert à mesurer l’aptitude de l’entité à investir et à rentabiliser toutes ces ressources. 

Le coût du capital est réellement important pour évaluer un projet d’entreprise. En principe, un investissement est potentiellement rentable, s’il affiche un rendement dépassant le taux exigé par les financeurs. Il devrait donc améliorer la valeur de la société. À l’inverse, les dirigeants évitent les placements avec un rendement inférieur au CMPC. Ils empêchent ainsi la dévalorisation de leur établissement. 

D’autre part, cet indicateur représente une hypothèse incontournable pour effectuer une valorisation par DCF (Discounted Cash-Flow). Il permettra en effet d’actualiser les cash-flows et d’estimer la valeur terminale de l’entreprise. Sans le CMPC, il sera tout simplement impossible de recourir à cette méthode. Enfin, le coût du capital est généralement déterminant lors d’un rachat d’actif ou d’entreprise. 

Qu’est-ce que le WACC ?
Source : shutterstock.com

Comment le calculer ?

Pour calculer le WACC, il est impératif de connaître plusieurs paramètres comme la structure du capital. Ce terme désigne la somme de la valeur de marché des dettes et des fonds propres. Dans les détails, le calcul se base entre autres sur :

  • Le coût de l’equity ou fonds propres (CoE) ;
  • Le coût de la dette (CoD) ;
  • La valeur de marché de l’equity (VE) ;
  • La valeur de la dette (VD).

Ces différentes variables permettront d’évaluer le coût moyen pondéré du capital, à travers la formule :

CMPC = CoE*VE/(VE + VD) + CoD*VD/(VE + VD)

En fusionnant le dénominateur, le calcul peut aussi s’exprimer sous la forme : 

CMPC = CoE*VE/(Structure du capital) + CoD*VD/(Structure du capital)

Dans les deux cas, il est assez facile d’observer les deux parties de la formule, à savoir l’equity et la dette. Chaque composante du capital possède par ailleurs son propre coût. Qu’en est-il des impôts ? Il faudra introduire ce facteur dans la section dette. Les intérêts des prêts sont en effet déductibles d’IS (impôt sur les sociétés). Ils sont donc retirés du coût financier du capital, en utilisant la formule :

CMPC = CoE*VE/(VE + VD) + (CoD*[1-IS])*VD/(VE + VD)

Cette déduction d’impôt requiert une attention particulière lors du calcul du coût du capital. Si elle est négligée, elle risque d’entrainer une sous-évaluation du projet d’investissement et d’affecter la gestion d’actifs. Ainsi, l’entreprise augmentera son CMPC et réduira en parallèle sa VAN (valeur actuelle nette). 

Comment le calculer ?
Source : shutterstock.com

A-t-on intérêt à réduire son WACC ?

Le WACC d’une entreprise a un impact notable sur sa valeur actuelle nette. Cette dernière tend en effet à baisser lorsque la première augmente. À l’inverse, elle est plus élevée, si le CMPC est plus faible. Or, la VAN est un paramètre décisif pour les investisseurs et les particuliers envisageant d’injecter des fonds dans une entreprise. Ainsi, le coût du capital permet déjà de connaître la valeur d’un actif financier. 

D’ailleurs, cet indicateur est également pris en considération pour calculer des cotes d’investissements comme dans la notation Morningstar. Cela dit, l’évaluation est plus complexe avec ces systèmes. Il en est de même pour l’introduction au S&P 500, la sélection des meilleurs indices de Standard & Poor’s. Quoi qu’il en soit, le CMPC permet d’évaluer rapidement les atouts d’un investissement. 

Concrètement, il sera assez facile de choisir entre plusieurs entreprises avec des coûts de capital allant de 8 % à 5 %. Les financeurs potentiels privilégieront d’emblée l’entité avec le CMPC le plus bas. Ils effectueront ensuite d’autres analyses pour étoffer ce premier constat. En tout cas, un coût financier élevé est souvent un critère éliminatoire. Ce placement implique davantage de risque pour les investisseurs. 

Dans ce contexte, le dirigeant a intérêt à réduire le coût moyen pondéré du capital de sa société. Cette démarche permettra de gagner la confiance des bailleurs de fonds privés, institutionnels ou particuliers. De plus, les petits investisseurs n’ont pas forcément accès aux mêmes informations que les établissements financiers. Ils se réfèrent ainsi à des indicateurs basiques comme le CMPC. 

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